Affermir (כּון kûn)

Affermir (כּון kûn), ce verbe en hébreu a plusieurs significations : « être fortifié, résister, établir, être ferme, demeurer, être calme, raffermir, tenir debout ». En tant que participe, cela signifie « la vérité, ce qui est digne de confiance ». Souvent, le sujet du verbe כּון (kûn) est YHWH, ce qui signifie qu’il indique une action très efficace. Dans la première lecture d’aujourd’hui (2 Sam 7), le prophète Nathan reçoit un message destiné au roi David, qui voulait construire une maison pour YHWH — un temple à Jérusalem. Dans le message, Dieu pose à David une question intéressante, et la réponse est non seulement surprenante, mais véritablement divine : « Me construiras-tu une maison pour y habiter ? En réponse, Dieu raconte ce qu’Il a fait dans la vie de David et déclare qu’Il construira une maison pour David. Il convient de noter que dans ce contexte hébreu, « maison » peut aussi signifier « dynastie » : « Je susciterai après toi ta postérité, qui sortira de tes entrailles, et j’affermirai (כּון kûn) son royaume. » Alors Dieu confirme une fois de plus sa promesse : « Votre trône sera affermi (כּון kûn) pour toujours. » Le psaume responsorial (Ps 89) célèbre la puissance de la grâce de Dieu et la durabilité de sa fidélité : « la grâce est établie pour toujours ; tu as affermi (כּון kûn) ta fidélité dans les cieux ; J’affermirai ta descendance pour toujours, et J’affermirai pour toujours ton trône à travers toutes les générations. » La conclusion est évidente : puisque Dieu, Sa grâce et Son action sont permanents, Il peut perpétuer la dynastie David que pour toujours.
C’est exactement ce que dit saint Paul dans la Lettre aux Romains : « À Celui qui, peut vous « affermir » selon l’Évangile… à Lui soit la gloire pour les siècles des siècles. » Même, dans la scène de l’Annonciation, l’ange Gabriel dit à propos du Fils que Marie est sur le point de concevoir, que le Seigneur Dieu Lui donnera le trône de Son ancêtre David, qu’Il régnera sur la maison de Jacob et qu’Il y aura il n’y aura pas de fin à Son règne. Souvent, dans nos bonnes actions, notre engagement sincère et fort, nous avons une croyance plus ou moins consciente dans la pérennité de nos œuvres. Parfois, cependant, la réalité révèle la faiblesse et l’instabilité de nos actions humaines. Nous pouvons alors expérimenter le paradoxe que c’est le Seigneur qui donne de la durabilité à nos actions et que c’est dans notre faiblesse que se révèle Sa puissance, dont le signe est l’Enfant à Bethléem.